Académie de Meknès
Examen régional 2008
أكاديمية جهة مكناس 2008
****e
Un
Un matin, nous nous préparions pour sortir, quand quelqu'un frappa à la porte de la maison. Il demandasi c'était bien là qu'habitait le maalem Abdesslam, le tisserand. Les voisines lui répondirent par l'affirmatives. Kanza, la chouafa, appela ma mère.
- Zoubida! Zoubida! Quelqu'un "vous" demande.
Ma mère avait naturellement tout entendu déjà. Elle avait pâli. Elle restait au centre de la pièce, une main sur la poitrine, sans prononcer un mot, qui pouvait bien nous demander ? Etait-ce un messager de bon augure ou le porteur d’une mauvaise nouvelle ? Peut-être un créancier que mon père avait oublié de nous signaler ! la petite somme d’argent que mon père nous avait laissée avant son départ, avait fendu. Les quelques francs qui nous restaient étaient destinés à l’achat de charbon.
Enfin, ma mère répondit d’une voix qui tremblait légèrement :
- Si quelqu’un désire voir mon mati, dis-lui, je te prie qu’il est absent. Kanza fit la commission à haute voix à l’inconnu qui attendait derrière la porte de la maison. Un vague murmure lui fit écho. Kanza, pleine de bonne volonté, ne le traduisit en ces termes :
- Zoubida ! Cet homme vient de la compagne, il t’apporte des nouvelles de maalem Abdeslam. Il dit qu’il a quelque chose à te remettre.
Ma mère reprit courage. Un sourire illumina sa face.
- C’est exactement ce que je pensais, dit-elle en se précipitant vers l’escalier.
Elle descendit les marches à toute allure. Pour la première fois de ma vie, je la voyais courir. Je la suivis. Je ne pouvais pas espérer la gagner de vitesse. Quand j’arrivai dans le couloir d’entrée, ma mère discutait déjà par l’entrebâillement de la porte ave un personnage invisible. L’ombre disait d’une voix rude :
- Il va bien, il travaille beaucoup et met ton son argent à côté. Il vous dit de ne pas vous inquiéter à son sujet. Il m’a donné ceci pour vous.
Je ne voyais pas ce qu’il remettait à ma mère par la fente de la porte. Ma mère retroussa le bas de sa robe et serra précieusement dans ses plis le trésor que lui remettait l’inconnu.
- Il y a encore ceci, dit la voix. C’est tout. Je quitte la ville demain matin, je verrai le maalam Abdeslam dès mon arrivée au douar. Que dois-je lui dire de ta part ?
- Dis-lui que Sidi Mohamed va beaucoup mieux.
- Louange à Dieu ! Sa santél’inquiétait beacoup. Je m’en vais ; restez en paix.
- La paix t’accompagne, messager de bon augure.
Extrait de « La Boîte à Merveilles » d’Ahmed Sefrioui
Question
1- Ahmed Sefrioui est un écrivain marocain d’expression française. Quand et où il est né ? citez une de ses œuvres (autre que La Boîte à Merveilles) Quand est-il mort ?
2- Pourquoi La Boîte à Merveilles est-elle une œuvre autobiographique ?
3- D’après votre lecture de l’œuvre, pourquoi le narrateur pense-t-il à un créancier ?
4- Relevez 4 mots ou groupes de mots qui reprennent « l’inconnu » dans le ****e.
5- Ab
a- Relevez une métaphore employée par le narrateur dans le passage suivant : « quand j’arrivai dans le couloir d’entrée ma mère discutait déjà par l’entrebâillement de la porte avec un personnage invisible. L’ombre disait d’une voix rude… »
b- Quelle idée cette métaphore met-elle en valeur ?
6- Ab
a- Quelles informations sur le mari sont données par l’inconnu à la femme ?
b- Quelles informations l’inconnu doit transmettre à maalam Abdeslam ?
7- Ab
a- D’après votre lecture de l’œuvre, quel trésor l’inconnu donne-t-il à la mère ?
b- Pourquoi le narrateur qualifie-t-il ce que l’inconnu a donné à sa mère de « «trésor » ?
8- Ab
a- Découpez le ****e en deux parties.
b- Donnez un titre à chacune d’elles.
9- Quels sentiments la mère a-t-elle éprouvés dans le ****e ?
10- Ab
a- Pensez-vous que cet extrait est un passage important dans La Boîte à Merveilles ?
b- Pourquoi