L’établi : Le dépannage TV
nécessite un établi suffisamment profond qui permet d’avoir le TV ouvert devant
soi en ayant le châssis totalement dégagé du col de tube. Cette largeur ne devrait
pas descendre en dessous de 80 Cm.
Si de plus nous devons
considérer que l’établi d’un technicien n’est jamais exempt de tout un tas de
petit matériel à portée de main (un petit souk en quelque sorte) nous
préférerons alors une largeur de 1 mètre.
Quant à la longueur 160 ou 180
cm sont fort appréciables
Sa surface de travail ne devra
comporter aucune surface métallique telle que vis équerre.
J’ai placé sous le mien un
dévidoir pour le rouleau de soudure, ce qui me permet de l’avoir en permanence
sous la main sans avoir à le chercher partout.
Il contiendra de préférence 1,
deux ou trois tiroirs dont un sera réservé au papier, bordereau,
étiquette, facturier ou autre matériel de bureau, un autre pour l’outillage à
main (tournevis, clefs à tube etc.)
Et enfin
le troisième dispose de séparations et contient des composants classiques tel
que BU, condos, résistances de faible valeur, fusibles etc.
Il faudra aussi veiller à être
bien assis, sans tomber dans l’excès du « fauteuil relax » Une bonne
chaise d’atelier pivotante rendra notre travail plus agréable. N’oublions pas
que dans notre métier, c’est notre cul qui nous porte plus souvent que nos
jambes. Il nous faut donc le ménager avec le plus grand soin si nous voulons
nous en servir longtemps.
L’éclairage : A
moins de posséder un éclairage exceptionnellement performant, je vous conseille
d’opter pour un éclairage articulé, qui
permet d’orienter celui-ci sur le châssis à tester. Personnellement j’en
utilise un muni de tube fluo ainsi que d’une loupe que je trouve particulièrement agréable
d’utilisation. Il faudra veiller à son positionnement, sur le coté
avantdroit ou gauche de l’établi, afin de ne
pas être gêné par le châssis à tester.
Le transfo d’isolement : Il est indispensable
si on ne veut pas faire disjoncter tout le quartier à chaque mauvaise
manipulation. Il isolera, les appareils de mesure reliés au secteur, du châssis
à tester. Il permet également de travailler en sécurité.
Une prise
issue de la sortie de ce transfo sera fixée sur l’établi.
Son accès
sera facilité si elle est positionnée à l’avant de l’établi. Elle sera coupée
par un interrupteur bipolaire à voyant afin de toujours savoir si le châssis à
tester est, ou non, sous tension.
L’auto transfo :
Son rôle est de nous permettre de pouvoir vérifier
notre régulation d’alimentation du châssis à tester.
Les tensions secondaires varient
alors proportionnellement à la tension primaire ce qui nous permet de vérifier
l’évolution des tensions secondaires et si les proportions entre elles restent
cohérentes.
Il faut noter que ce système de
démarrage n’est pas valable pour tous les châssis.
Il sera monté en amont de l’auto
transfo.
L’alimentation stabilisée : Elle nous permettra de
se substituer à des tensions du châssis à tester, et de vérifier la consommation de l’ensemble
testé.
Elle devra posséder un réglage
de U et de I. Ces valeurs doivent être visualisées par un afficheur ou un
galvanomètre
Les courant pouvant être débités
seront de 3 A et pourront fournir une tension d’environ 30 ou 40V.
Le fer Pour ma part, j’utilise un fer
Weller dont l’investissement tout à fait relatif est largement justifié.
N’oubliez pas que c’est lui qui
sera responsable à 99.99 % de votre dépannage.
Si vous êtes un véritable
acharné de l’électronique, n’hésitez pas à vous l’acheter, ou mieux, vous le
faire acheter car vous ne le regretterez jamais.
Il est alimenté avec un bloc
d’alimentation 24 V. Les pannes ont une durée de vie vraiment exceptionnelle,
et il s’agit réellement d’un matériel professionnel qui ne tombe pas en panne
hormis les consommables qui se trouvent vraiment chez tous les bons
fournisseurs.
Inutile de prendre le haut de
gamme avec thermostat et « tutti quanti » les modèles simples à
magnastat conviennent très bien.
Vous devrez vous procurer un
rouleau de tresse à dessouder pour l’accompagner avant de goûter au plaisir de
la station de déssoudage
Les prises : Ici pas grand chose à dire sinon
qu’il ne faut pas hésiter à en prévoir suffisamment et investir dans du
matériel durable.
La qualité de certains
fabricants frise parfois le ridicule. Un bloc de prise muni d’un interrupteur,
et fixé sur l’établi, permet de couper
uniquement certains éléments branchés dessus.
En ce qui concerne la sortie
antenne, il est important de prévoir 1 sortie à atténuation variable afin de
pouvoir visualiser le comportement du TV en présence d’un signal fort ou d’un
signal faible.
Le multimètre : Les avis divergent quand il
s’agit de faire le choix du multimètre.
Les anciens vous imposeront le
multimètre à aiguille, les jeunes préféreront le multimètre digital
Des constructeurs ayant flairé
le créneau ont alors sorti le multimètre digital à aiguille (il combine les
avantages du multimètre digital et possède une aiguille) alors que d’autres
sortaient le multimètre digital à bargraph (il conserve les avantages du
multimètre digital tout en possédant un bargraph)
L'avantage de l’aiguille, on
l’aura compris, est de pouvoir visualiser des fluctuations ou des variations
rapides de la mesure.
Pour ma part j’ai toujours
travaillé avec un bon multimètre numérique, et, croyez moi je n’échangerais
pour rien au monde mon multimètre digital contre 2 multimètres à aiguille. Le
tout, c’est de bien savoir s’en servir, et surtout de connaître son
comportement.
Les mesures qui vont être faites
sur un téléviseur n’ont rien d’extraordinaire, en ce qui concerne les
calibres :
600V continus, 300V alternatif,
des courants rarement supérieurs à 4 ampères en pointes, les valeurs de
résistance classique, un test de diode est recommandé et la fonction
capacimètre est souhaitable.
Un point important, comme on l’a
entrevu au départ est la rapidité de mesure.
Un bargraph rapide n’est pas
suffisant, la mesure elle-même doit être rapide.
Un des points faibles des
anciens appareils numériques était la lenteur à afficher la mesure. Avec
l’apparition des changements de gammes automatiques ce point voyait ces
performances s’aggraver encore.
De nos jours les grands de ce domaine
ont fait des miracles et, la mesure est lisible avant même que nous ayons eu le
temps de poser nos pointes de touche, et ce, malgré la commutation automatique
de gamme.
Un autre point sur lequel
j’attire votre attention, le capacimètre : De nombreux contrôleurs ont la
prétention de faire cette mesure, mais le résultat est parfois risible.
Donc n’hésitez pas avant de
faire votre achat de prendre quelques condensateurs dans la poche et de faire
les essais qui vous paraissent nécessaires avant de signer le chèque.
Et enfin un autre élément
important, c’est la consommation. Vous vous apercevrez très vite qu’il n’est
pas rare du tout de laisser son multimètre allumé pendant plusieurs nuits.
Certains contrôleurs ont du mal à
passer 2 ou trois jours allumés sans leur changer la pile. La solution apportée
par les constructeurs, outre l’effort fait sur une consommation de moins en
moins importante, est la mise en veille au bout d’un certain temps de
non-utilisation.
En utilisation quotidienne de 8
heures par jour leur autonomie ne faiblit pas au bout de 6 mois de bons et loyaux services.
L’oscilloscope : Voilà enfin l’appareil
incontournable du technicien TV.
Oui, je sais, certains
dépanneurs n’en utilisent pas.
FUYEZ-LES.
Ce sont des imposteurs !
Ils ont
commencé à la période ou les TV’s fonctionnaient avec des lampes, ils faisaient
cela en complément de la plomberie ou de l’électricité bâtiment et, ils se sont
improvisés techniciens du jour au lendemain, avec dans leurs sacs à main une
tripotée de lampes de rechange, quelques résistances et autres condensateurs.
Et cela fonctionnait dans 60 % des cas.
Lorsque les pannes étaient plus
importantes ils attendaient le passage d’un itinérant de la marque, qui faisait
alors le travail à leur place.
Certains ont su profiter de
cette aubaine pour se former tout en suivant des cours de spécialisation.
D’autre par contre, n’ont rien fait et continuent toujours à faire leur
bidouillage de M….(point)
Tout ça pour vous dire que dans
70 % des cas, un scope n’est pas nécessaire. Mais que fait-on des 30 % des
pannes restantes ?
On jette le TV à la
poubelle ?
D’autant plus que les pannes les
plus emmerdantes sont les pannes ou le TV fonctionne à peu prés bien pour le
client. Juste une petite anomalie de rien du tout. « De temps en temps
l’image s’en va de façon très furtive », ou, « l'image est légèrement
dédoublée » etc. etc. etc.
C’est alors qu’intervient
l’oscilloscope. C’est lui qui permet de voir le chemin dans la nuit.
Toutes les grandeurs ne sont
malheureusement pas visualisables au multimètre et l’oscilloscope permet alors
de prendre le relais sur les points les plus sensibles.
Des pannes de chroma, de Fi, de
son, sont alors plus facilement décelables avec cet appareil. Il n’empêche
qu’avant tout, c'est la connaissance du schéma qui est primordiale avant de
planter sa sonde. Mais ceci étant fait, il suffit de suivre le signal jusqu’au
défaut( Je sais, c’est plus facile à dire qu’à faire: N’empêche qu’ici, c’est
moi qui dis.)
Hé oui! Ici encore on peut
parler d’oscilloscope analogique et d’oscilloscope à mémoire numérique.
Malgré tout ce que je vais vous
dire, si vous décidez d’en acheter un c’est votre porte-monnaie qui fera
l’ultime choix. Alors, je vous conseille le numérique en sachant pertinemment
que tout le monde ne pourra pas se le payer.
Le numérique n’a aucun
inconvénient par rapport à l’analogique, si ce n’est le prix et
l’interprétation des courbes dans certains cas particuliers qu’il suffit de
connaître, sinon son fonctionnement est tout à fait similaire.
Les caractéristiques du scope
peuvent rester relativement modestes :
BP : 20 Mhz mini
Sensibilité : 5 mV
Nbre de voie : 1 seule est
utilisée dans 95 % des cas
Synchro : TV
Avec cette configuration vous
ferez une grosse partie de dépannages que vous n’auriez pas pu faire sans lui.
Et le numérique dans tout ça,
qu’est-ce qu’il ferait de plus alors ?
Il va permettre de voir des
défauts intermittents. Ces défauts qu’il n’est pas possible de voir si on
n'a pas
l’œil rivé dessus au moment où il intervient.
Il suffit de planter la sonde à
un emplacement pertinent, et, de mémoriser ce qui s’est passé avant le défaut,
au moment du défaut ou après le défaut.
-
Tu déconnes ?
Avant le défaut ?
NooooN !!!
-
Si, si avant le
défaut.
-
Tu déconnes ?
Apres le défaut ?
NooooN !!!
-
Si, si après le défaut
-
Tu déconnes ?
Pendant le défaut ?
NooooN !!!
-
Si si, pendant le défaut (Faut dire qu’il est un peu
con)
Et c’est alors qu’intervient le
principal défaut du scope à mémoire numérique :
Il n’est jamais disponible(Hé oui! puisqu’on s’en sert pour visualiser une panne sur un TV qui présente
un défaut aléatoire)
Alors, le conseil du jour :
Achetez un scope analogique pour pallier le problème financier et quand vous
serez plus riche vous achèterez le numérique, et, vous verrez que vous ne
pourrez plus vous passer d’eux !
La mire : Dire qu’elle est indispensable
serait peut-être un peu excessif.
Elle l’a été à une époque où les
réglages étaient tellement compliqués qu’il aurait été aventureux de ne pas
s’en servir.
Elle permet tout de même au
technicien de savoir à quel signal il doit s’attendre (les contenus audio et
vidéo étant constant.)
De plus elle permet d’avoir un
réglage parfait en ce qui concerne la géométrie de l’image, et en plus si votre
mire est pal secam elle permet de mieux localiser les défauts concernant ces
régions).
Elle pourra aussi être nécessaire pour les réglages chromas.
Il faut noter que l’on peut se
servir d’un magnétoscope ou d’un récepteur satellite pour faire un travail
quasi-similaire.
L’outillage à main L’outillage à
main nécessite plusieurs jeux de tournevis et autres clefs à emmancher.
Il est
important de noter que les tournevis torx et les clefs à douilles font
désormais partie de cette panoplie
Dans certain cas, des lames longues sont
indispensables pour atteindre la vis située au fond d’une gorge profonde.
Les pinces
coupantes, à becs, coudées, ainsi qu’une paire de pince brucelles vous seront
aussi nécessaires
La
massette, le burin et le coffret camionneur étant seulement réservés aux cas
extrêmement difficiles ou aux clients particulièrement chiants.
Les accessoires ou matériel divers Il sera aussi intéressant de
disposer d’un téléviseur supplémentaire doté d’une prise péritel qui nous
permettra de pouvoir mieux cerner les pannes en séparant le TV à tester en 2
parties bien distinctes.
Un démodulateur satellite serait
aussi appréciable afin de pouvoir discerner les pannes spécifiques au secam par
opposition au pal.
Et le comble du raffinement
serait une console de jeu vidéo afin de suivre le cheminement RVB.
De plus un récepteur de code de
télécommande infrarouge peut être nécessaire pour permettre de savoir s’il
s’agit d’une panne d’émission ou de réception IR